Pour Jean-Luc Bennahmias, le sommet social qui se tient aujourd'hui ne règlera rien

Alors que le chômage est à son taux le plus haut depuis 12 ans, atteignant presque les 10 %, que les plans sociaux dans les PME comme les grandes entreprises sont légions, que les jeunes sont parmi les plus frappés par la crise (21,6 % de chômage au troisième trimestre 2011 en France) que nous allons devoir faire face aux conséquences découlant de la perte de notre triple A, nous ne pouvons malheureusement rien attendre d'un tel sommet social organisé seulement trois mois avant l'élection présidentielle.

Ni les syndicats, ni d'ailleurs les Français ne sont dupes ! Ce n'est ni la bonne méthode, ni le bon moment pour négocier et trouver des solutions valables sur le long terme à même d'améliorer la situation économique et sociale dans notre pays.

Pourtant, et il faut le souligner, nous avons la chance, en France, d'avoir des confédérations syndicales responsables. Il est aberrant de voir que le gouvernement se réveille trois mois avant l'élection présidentielle pour tenter de relancer le dialogue social mis à mal pendant ce quinquennat. Le rôle d'un gouvernement est d'aider à ce que ces représentations syndicales soient les plus représentatives possible - ce qui est loin d'être le cas, le taux de syndicalisation dans notre pays ne dépassant pas les 8 % - pour qu'on puisse arriver à des compromis dans lesquels chacun a été pris au sérieux. 

Le dialogue social se construit dans la durée, se fonde sur la confiance et le respect réciproque, sur la crédibilité du gouvernement et la volonté de s'engager ensemble pour redresser le pays.

Ce n'est surement pas à trois mois d'une élection présidentielle, alors que le temps est à la réflexion, à la construction de projets alternatifs, à la recherche de nouvelles solutions, que nous pouvons aboutir à des compromis engageant les responsables sociaux et le gouvernement actuel sur la durée et dans un climat de confiance !