"Je serai pour vous, et avec vous, le président du courage et du rassemblement"

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Dans un Zénith de Paris chauffé à blanc, François Bayrou a délivré dimanche 25 mars "un discours d’espoir pour la France" salué par une salve d’applaudissements. Retour sur les temps forts de son discours.

(Retrouvez les six premiers mois de la présidence de François Bayrou)

(Pour lire le discours intégral, cliquez ici)

Se frayant difficilement un chemin pour monter sur la grande scène du Zénith de Paris, serrant les mains de nombreux sympathisants mais aussi des curieux venus l’écouter pour la première fois, François Bayrou atteint enfin son pupitre devant lequel il est venu évoquer "l’espérance". Ses propos liminaires vont en ce sens : "Je suis venu vous parler de la chose la plus importante dans la vie, particulièrement dans la vie de notre pays. Je suis venu vous parler d’espoir". Le ton, empreint de gravité, se veut déterminé et la suite de ce propos s’apparente à une véritable déclaration d’amour à la République : "Je dois beaucoup à mon pays ". Et de poursuivre dans une veine plus introspective : "J’ai été ce qu’on appelait un boursier de la République. Je suis né dans un milieu, et j’en suis très fier, où on trimait réellement de six heures du matin à huit à neuf heures du soir. Les vacances étaient inconnues évidemment".

Par ce préambule, François Bayrou entend montrer qu’il est le candidat qui se préoccupe réellement des conditions de vie de ses compatriotes : "Pour moi les retraités agricoles, les retraités de l’artisanat, ce ne sont pas des dossiers, ce sont des visages". Toujours avec l’amour de la République en filigrane, François Bayrou livre quelques éléments de son parcours : "La République a pris par la main le petit garçon ardent que j’étais. Elle m’a permis de faire le chemin des boursiers, le latin, le grec et la belle langue française dont je fus amoureux dès les premières pages de mes premiers livres. "Et de se définir reconnaissant envers celle qu’il a finalement décidé de servir corps et âme : "La République m’a fait un deuxième fantastique cadeau : elle m’a permis de lui consacrer sa vie".

"La République c’est l’idéal qui fait la France, qui fait notre nation depuis 220 ans"

Après ce préambule, sans se départir de la notion de la République, François Bayrou évoque les maux et les brimades dont sont victimes quotidiennement nos compatriotes. Pour le député des Pyrénées-Atlantiques, chacune de ses souffrances individuelles ébranlent la sérénité et la grandeur de la République : " Quand s’accroît sans cesse le nombre des familles dont les fins de mois commencent le 15 du mois, c’est la République qui est ébranlée. Quand l’école ne peut plus transmettre, quand les enfants sont en échec, quand il n’est plus de chance pour un enfant de pauvres de forcer la porte de l’ascenseur social, c’est la République qui est trahie ", déclame François Bayrou, ovationné par la salle.

N’oubliant pas l’actualité, François Bayrou évoque alors les événements dramatiques de Toulouse et invite la République à se poser un certain nombre de questions sur elle-même : " Quand à Toulouse, un assassin désaxé peut se constituer un arsenal de guerre, s’entraîner, commettre des meurtres, les plus horribles de ces dernières années, sans que nul ne soit en alerte, alors la République a des questions à se poser ". Et de mettre la lutte contre le trafic d’armes au coeur de son action " Il faut absolument en faire une priorité ", estime François Bayrou

Après cet intermède consacré à ce drame, François Bayrou reprend ses accents de candidat à la magistrature suprême. L’occasion de fustiger le bilan de l’UMP et du PS : "Depuis 20, 15 et 30 ans, les deux mêmes partis, l’UMP et le PS dominent le pouvoir. Depuis 15, 20, 30 ans ils ont endormi le peuple français en refusant de regarder en face la réalité de notre situation. Il n’y a pas d’espoir chez eux ". Ne se contentant pas de pourfendre le bilan des deux grands partis, François Bayrou avance ses propositions pour conduire la France vers le chemin de la rédemption : " Je propose à la France, à notre pays, à notre peuple, le seul chemin qui lui permette de se reconstruire ". Et de prendre la salle à témoin : " Je viens devant vous avec un message franc, rude peut-être, mais le plus grand message d’optimisme que l’on puisse proposer au peuple français : la crise pour l’essentiel ne vient pas d’ailleurs ", affirme François Bayrou.

"Ce qui dépend de notre volonté, nous allons le faire sans attendre parce que nous sommes un grand peuple"

Le candidat à la magistrature suprême ne fuit pas devant ses responsabilités et invite les français à aller de l’avant : "Affirmer que ce n’est pas de la faute des autres, mais notre responsabilité est une formidable nouvelle, c’est la matière même de l’espoir. Je le dis aux français : Cela dépend de nous ! De notre volonté, de notre courage, de notre décision de citoyens ". François Bayrou en profite alors pour préciser la nature de ses engagements : " Ils sont précis, ils sont volontaires, ils sont solides et répondent précisément à la définition du Général de Gaulle, à savoir des choix clairs, cohérents qui obéissent à la dernière pression subie, à la dernière mode qui court dans les journaux. Ce n’est pas du sable entre les doigts ".

Son premier engagement, " le plus urgent ", concerne l’assainissement de nos finances publiques : " Nous allons sortir la France du surendettement. J’ai déposé entre vos mains, un plan réaliste et ambitieux de retour à l’équilibre en trois ans ". Et d’égrener ses propositions en la matière : " Pas de progression de la dépense publique dans les deux ans qui viennent, 50 milliards de prélèvements raisonnés ainsi que de nouvelles tranches d’impôt sur le revenu. Ainsi en suivant ce cheminement, et pour la première fois depuis 35 ans, la France ne sera plus en déficit budgétaire ". François Bayrou profite de l’occasion pour décocher une flèche en direction du candidat socialiste : " Je souhaite une réforme fiscale limitée à 50%, et pas à 85% parce que je ne veux pas qu’on affiche à la porte de la France : " Interdit de réussir ".

La sortie du surendettement ne fait pas office de lubie inatteignable pour le député des Pyrénées-Atlantiques : " Sortir du surendettement, c’est exigeant mais c’est possible, et donc comme tous les grands pays qui ont relevé ce défi, par exemple comme le Canada et la Suède, nous le ferons, comme cela aurait dû être fait depuis longtemps ", affirme, pragmatique François Bayrou.

"Je ferai de la production dans notre pays, une obsession nationale"

Autre cheval de bataille de François Bayrou abordé après les thématiques inhérentes à la fiscalité, le " produire en France ", parce que " la production c’est l’emploi, c’est l’enrichissement du pays. La production c’est les salaires ". Et d’ajouter, avec force : " Les salaires allemands restent plus élevés que les salaires français, les salaires suisses sont bien plus élevés que les salaires français, et cela c’est parce que nos voisins produisent, exportent et créent de l’emploi ". Et de promettre " Ce que font nos voisins, nous allons le faire chez nous ", déclenchant les vivas de la salle.

Dans cette même veine, François Bayrou a tenu à mettre en exergue l’importance du dialogue social qu’il souhaite profondément refonder : " J’imposerai l’idée que l’entreprise n’appartient pas seulement à ses actionnaires. Elle appartient aussi à ses salariés, à ceux qui lui donnent sa force de travail ". Le candidat avance alors l’une de ses propositions phares en la matière : " Je ferai voter une loi nouvelle qui fera entrer les représentants des salariés, avec droit de vote, au conseil d’administration des entreprises de plus de 500 salariés et au comité de rémunération des dirigeants pour mettre fin à la folie des salaires indécents ", promet François Bayrou.

En tant qu’ancien ministre de l’éducation, François Bayrou éprouve une tendresse particulière pour l’école, qui rappelons-le, lui a permis d’acquérir cette amour de la République qu’il a, depuis, chevillé au corps, et chevillé au cœur : " Je serai le président qui portera la confiance et l’exigence pour l’école ". Avant de définir plus précisément son dessein pour l’école : " Je conduirai comme président de la République la réflexion sur la refondation de l’école en défendant les principes suivants : je demanderai de concentrer sur la langue française, sur la lecture, l’écriture et le calcul, la moitié du temps scolaire à l’école primaire ". L’ancien ministre de l’éducation nationale poursuit son raisonnement qui soulève l’enthousiasme d’une foule ravi de voir enfin abordé la question de l’éducation au sein de la campagne présidentielle : " Je fixerai comme objectif devant les français que l’école française se retrouve en cinq ans parmi les dix meilleures écoles du monde par ses résultats en compréhension de l’écrit, en calcul, en lutte contre les inégalités scolaires ". François Bayrou, dans une tonalité toujours aussi déterminée et intransigeante, se pose en défenseur de l’école républicaine et de ces serviteurs : " Je prendrai la défense de la profession la plus attaquée, la plus ciblée, la plus injustement décriée. Je rappellerai que pas un de ceux qui se livrent à ses perpétuelles insinuations sur le temps de travail des enseignants ne tiendrait plus de quatre heures sans être exténué devant une classe de 4e ", estime le candidat, lui-même ancien professeur.

"Je veux vous parler d’Europe, de notre Europe"

Concernant la politique européenne qu’il mettrait en œuvre, s’il était élu à la présidence de la République, François Bayrou a d’abord tenu à réaffirmer son engagement, son amour et loué la grandeur du Vieux continent : " J’aime la souveraineté réelle de l’Europe, et c’est pour cela que je suis profondément européen. L’Europe n’est pas une construction artificielle, elle vient des profondeurs de l’Histoire. Nous étions européens, bien avant d’être français, allemands ou italiens". Et d’avancer trois nouvelles étapes pour l’Europe, la première d’entre elle étant consacré à « L’Europe politique » : " Je défendrai la démocratisation de l’Union européenne. Je défendrai la création d’un président pour l’Europe, résultat de la fusion entre président du Conseil et président de la Commission européenne qui soit élu au suffrage universel des citoyens européens". La deuxième étape concerne l’équilibre des finances publiques européennes et l’inscription de la règle d’or dans nos constitutions. " C’est pourquoi je soutiendrai l’idée de Jean Arthuis d’une Cour des comptes européenne chargée de faire la lumière sur la situation respective des partenaires européens ". Enfin, François Bayrou défend dans un troisième temps l’idée que l’Europe doit porter une stratégie économique au service de la croissance et de l’emploi : " Je proposerai une stratégie d’investissement, de recherche et d’innovation par la mobilisation de l’épargne européenne, ainsi qu’une stratégie de l’Europe face aux grands émergents, notamment la Chine ", poursuit François Bayrou pour clore ce chapitre.

Pour revenir à des thématiques intérieures relatives à la sécurité de nos concitoyens, François Bayrou convoque l’Histoire, et l’une de ses références Henri de Navarre, pour préparer l’avenir : " Au XVIe siècle, dans les guerres de religions, il y avait les ligueurs du côté de l’affrontement, et Henri de Navarre de l’autre qui plaidait pour qu’on vive ensemble. Vous connaissez mon choix d’homme et mon choix de président : je suis et je serai du côté d’Henri IV, de celui qui force la réconciliation, la tolérance, la compréhension réciproque ". Et de défendre l’idée du mieux vivre ensemble : " Sans trêve, je défendrai cette idée, nous allons vivre ensemble ! Tous nos enfants, si différents, chrétiens, juifs, musulmans, ou autre chose ou rien du tout, Français en tout cas. Tous Français sur les bancs de la même école et formant le même pays ".

"Je réglerai de manière définitive la question de la moralisation de la vie publique"

Lassé, voir agacé par l’affaiblissement de la confiance des français au sein de la vie politique, François Bayrou propose une mesure qui a immédiatement déclenché l’adhésion de la foule : " Elu président de la République le 6 mai, j’organiserai le 10 juin, jour du premier tour de l’élection législative, un reférendum de moralisation de la vie publique en France". Un référendum qui puisera sa quintessence au sein des propositions suivantes : " Je mettrai fin au cumul des mandats pour les députés et les limiterai pour les sénateurs. Je réduirai le nombre de députés à 400 et reconnaîtrai le vote blanc comme suffrage exprimé à toutes les élections. Je modifierai le mode de scrutin des députés pour qu’enfin tous les courants d’opinion puissent être représentés au Parlement. Je renforcerai l’obligation de parité ". Et d’asséner une dernière mesure qui puisse redonner foi au peuple envers ces institutions, ainsi qu’un rôle de premier plan dans la démocratie française : " J’instituerai une autorité de déontologie de la vie publique qui pourra être saisie directement par les citoyens et qui empêchera le retour dans la vie publique avant une période de dix ans des élus condamnés pour corruption ".

Enhardi par cette foule venu l’acclamer, la tonalité du discours de François Bayrou prend des accents gaulliens, pour évoquer la nécessité impérieuse d’union nationale : " Lorsque le Général de Gaulle fut investi de la même charge, dans des circonstances de même gravité, il n’avait pas de force parlementaire. Il convia donc à participer au redressement les quatre forces principales du pays, les gaullistes, le centre, la droite et la gauche, hors extrêmes". Et d’affirmer que la France ne sortira de sa torpeur qu’avec cette union nationale qu’il appelle de ses vœux : " Il est des valeurs de gauche que j’aime et dont la France aura besoin : le partage, l’attention au plus faible, la générosité. Il est des valeurs de droite que j’aime et dont la France aura besoin : l’esprit d’entreprise, le sens de l’effort et la fierté nationale. Et le centre a ses valeurs dont on aura également besoin : la solidarité, l’esprit de justice, l’idéal européen ". Et de poser les jalons de lendemain qui chantent : " Dans quatre semaines, la démocratie française prendra un nouveau visage. Et ce visage, nous allons l’incarner car devant un défi national, il faut une union nationale ". Sous une salve d’applaudissement, François Bayrou fait face à la scène et admire cette " France Solidaire " avant de quitter les lieux devant une foule conquise et prête à porter cet idéal jusqu’au bout pour " éteindre l’incendie et rebâtir la maison " selon les mots de conclusions de François Bayrou.

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