"Je défends les langues régionales car elles appartiennent au trésor linguistique national"

Dès le début de l’émission, François Bayrou, très en verve, a rendu un hommage appuyé à sa terre natale du Béarn, en invoquant l’importance des langues régionales, véritable ciment de la cohésion nationale : "Le béarnais est une langue qui existait 500 ans avant le français. C’est la langue dans laquelle a été écrite la première constitution aux alentours de l’an 1000". Et de faire appel à des souvenirs d’enfance : "Mes parents parlaient le béarnais entre eux, c’était la langue du secret, car ils ne parlaient pas béarnais avec moi". Une "langue du secret", que François Bayrou avoue encore utiliser aujourd’hui, exclusivement, avec son ami le député Jean Lassalle, et tous deux partagent la même vision : "Les langues régionales appartiennent au trésor linguistique national", souligne François Bayrou.

"Nous aurons besoin de toutes les forces pour vaincre et convaincre"

Interrogé sur le déroulement de sa campagne, François Bayrou a réaffirmé sa volonté de faire travailler ensemble toutes les bonnes volontés : "Les problèmes qui sont devant nous sont tels, qu’on ne pourra réussir à les surmonter que si nous unissons nos forces. Quand le Général De Gaulle arrive au pouvoir en 1958, il n’a pas de majorité parlementaire. Il invite et associe au gouvernement la gauche, la droite et le centre". Et d'ajouter : "Nous aurons besoin de toutes les forces pour vaincre et convaincre".

Alors que le journaliste le questionnait sur la majorité parlementaire sur laquelle il compte s’appuyer s’il parvient à accéder à la magistrature suprême, François Bayrou a fait part de sa confiance en le vote des Français : "Si je suis élu, une majorité stable sera créée par la vague des Français. L’idée est de faire que des gens, qui sont mes concurrents aujourd’hui, puissent travailler ensemble au redressement de la France", affirme François Bayrou.

"Je suis le seul à aborder la question européenne dans cette campagne"

François Bayrou a par ailleurs déploré être "le seul à parler longuement d’Europe et du caractère vitale d’une stratégie européenne face aux grands émergents, la Chine notamment". Le drapeau européen flotte d'ailleurs allègrement pendant tous ses meetings. Selon lui, l’Europe, constitue un facteur essentiel d’unité nationale : "L’Europe n’est pas une affaire de droite ou de gauche. Ce sont des postures. L’Europe se fait par la collaboration de gouvernements de tendances différentes qui doivent dégager les points communs qui les unissent. J’ai maintenu au travers du temps la seule ligne cohérente et réaliste".

Pour le député des Pyrénées-Atlantiques, même les questions économiques ne sont pas assez abordées dans la campagne : "On a effleuré les questions de fiscalité avec la proposition de François Hollande d’un bouclier fiscal à 85%. Ceci reviendrait pour moi à afficher à l’entrée de la maison France, un panneau "Interdit de réussir", fustige-t-il. Avant de conclure à l’endroit du candidat socialiste : "Ce n’est plus produire en France mais détruire en France", assène François Bayrou.