"La France ne trouvera pas de sortie de crise dans le clivage droite/gauche"

Invité de la matinale de RFI ce vendredi 20 avril, François Bayrou a refusé un "second tour écrit d'avance" et exhorté les Français à regarder la "vérité en face" concernant la situation du pays.

"Je ne participe à aucune manœuvre que ce soit". En préambule, François Bayrou a tenu à mettre les choses au clair et dénoncer tout bruit de couloir insinuant qu'il pourrait devenir premier ministre de l'un des deux favoris : "Ce ne sont que des rumeurs de campagne. J'ai déjà eu l'occasion de dire qu'on ne pouvait décemment devenir le Premier ministre d'un président dont on ne partage ni les options, ni les grandes orientations". Le député des Pyrénées-Atlantiques a par ailleurs dénoncé "ce petit jeu des tractations" où l'on se réparti les postes avant la décision suprême des électeurs.

"Je refuse d'acter le second tour tel qu'il nous est annoncé. Il ne serait pas un second tour de changement, car les sortants seraient alors remplacés par ceux qui étaient au pouvoir quelques années auparavant. Ce sont les mêmes responsables et ils ont également la même manière de penser", a par ailleurs souligné François Bayrou. Le candidat s'est ainsi montré fidèle à sa ligne de vérité : "Il faut que la France fasse des efforts. Ce mot n'a pas été prononcé une seule fois dans cette campagne présidentielle, sauf par moi. Sans ces efforts que j'appelle de mes vœux, notre modèle social, solidaire et généreux, n'y résistera pas. Il faut être réaliste, en l'état actuel des choses, nous n'avons ni l'élan, ni l'impulsion salvatrice pour le financer, a déploré François Bayrou.

"Tous les courants d'opinion doivent avoir leur place dans le redressement du pays"

Le candidat a la présidence de la République s'est ensuite employé à relativiser la portée des enquêtes d'opinion : "Je ne pense pas que cette élection soit écrite à l'avance. Il y a encore 40% d'indécis qui ne savent pas vers qui se tourner. Mais je suis certain d'une chose, c'est que la France, dans son état actuel, ne trouvera pas de sortie de crise par le clivage droite-gauche". Et de pourfendre, la gestion du pays telle que la souhaite François Hollande s'il accédait aux responsabilités : "J'ai été profondément choqué par la phrase de François Hollande, qui a affirmé qu'il ne ferait aucune ouverture et gouvernerait résolument à gauche. Pour moi, ce genre de propos s'apparente à une véritable remise en cause de la fonction présidentielle. Le président de la République est le président de tous les Français. Tous les courants d'opinions doivent avoir leur place dans le redressement du pays. Les priorités doivent être celles de tout un peuple".

"En matière de politique européenne, je suis un fervent défenseur du modèle communautaire"

Interrogé ensuite sur ses orientations pour l'Europe, François Bayrou a défendu avec vigueur le modèle "communautaire", dans la ligne de Jacques Delors : "Le couple et la convergence franco-allemande doivent être profondément repensés. Il ne peut y avoir une domination de l'un sur l'autre, ni d'ailleurs, une domination des deux sur les autres. L'Europe n'est pas une relation de couple. il faut, certes, une impulsion mais l'idée que la France et l'Allemagne décident seuls, de ce que va être l'avenir de l'Europe, ce n'est pas une idée européenne, et cela ne marchera pas. Le pire, c'est que les citoyens ne s'y reconnaissent plus. Ils ne savent plus comment fonctionnent l'Europe. Il faut reconstruire une démocratie européenne".

Toujours au chapitre européen, François Bayrou a réfuté la thèse défendue par Nicolas Sarkozy, affirmant que tout risque d'implosion de la zone euro était désormais écarté : "La crise de la zone euro n'est pas encore derrière nous, elle a juste été écartée par le sédatif puissant qu'est la Banque Centrale Européenne (BCE) qui a injecté plus de 100 milliards d'euros dans les banques" François Bayrou a par ailleurs émis l'hypothèse d'une "séparation" entre les banques de dépôt et les banques d'affaire : "C'est une piste à creuser, nous pourrions ainsi filialiser les banques d'affaires afin de savoir dans les bilans ce que représente précisément l'une et l'autre", a souligné François Bayrou.

Enfin, questionné sur 'l'après 6 mai', s'il n'était pas élu, François Bayrou a écarté toute "tentation de Venise" et a affirmé qu'il poursuivrait "avec la même ardeur" son engagement et son combat politique : "L'engagement politique n'est pas une carrière professionnelle.  On n'arrête jamais d'être engagé", a-t-il conclu.

Je reçois la lettre d'information du Mouvement Démocrate

Engagez-vous, soyez volontaires

A nos côtés, vous serez un acteur de nos combats pour les Français, pour la France et pour l'Europe.

Chaque engagement compte !

Votre adhésion / votre don

Valeur :

Coût réel :

20 €

6,80 €

50 €

17 €

100 €

34 €

Autres montants

Qu'est ce que la déclaration fiscale sur les dons ?
Filtrer par