"Je fais confiance aux Béarnais pour exprimer dimanche un vote libre, d'intérêt général"

"Le paysage politique est campé", a constaté Marielle de Sarnez dans l'émission Télé matin de France 2, expliquant que "oui, les électeurs de gauche ont vu que François Hollande aura une majorité et que les électeurs de droite ont vu que, non, il n'y aura pas de cohabitation".

"Ils vont donc avoir dimanche prochain l'occasion d'exprimer un vote libre, un vote d'intérêt général", a-t-elle souligné. "Eh bien, moi je crois que ce vote d'intérêt général servira François Bayrou car, c'est bon pour la démocratie que quelqu'un qui fait près de 10% des voix dans ce pays, qui a un courant politique important" soit "évidemment présent à l'Assemblée nationale", a-t-elle affirmé.

Interrogée sur les conséquences du choix de François Bayrou en faveur de François Hollande au deuxième tour de la présidentielle, la vice-présidente du MoDem a souligné qu'il s'agissait d'une décision prise "en conscience" par "un homme d'Etat" et le "leader d'un centre indépendant".

"Il a pensé que le mieux pour le pays, c'était de travailler à une France plus apaisée et que, sans cet esprit de réconciliation, on ne pourrait pas redresser le pays", a-t-elle dit.

"On a des deux côtés des appareils politiques qui sont davantage dans l'esprit du sectarisme que dans celui du rassemblement. Je le regrette", a ajouté l'eurodéputée en disant espérer que "le président de la République continuera à vouloir rassembler plus largement".

"Une République réconciliée et tolérante plutôt que les thèses du rejet de l'autre"

Interrogée sur l'éventuelle rupture du "cordon sanitaire" entre le FN et l'UMP, Marielle de Sarnez constate: "Marine Le Pen le dit elle-même et l'on voit bien qu'il y a quelques accords locaux qui sont en train de se dessiner, que la stratégie du FN d'aujourd'hui, c'est d'être l'allié potentiel de la droite, de l'UMP".

"C'est une évolution qui a débuté il y a des années, qui est dans la ligne directe de la stratégie de Marine Le Pen. Alors oui je crois que cette évolution est en cours avec tous les dangers que cela représente", déplore la vice-présidente du MoDem.

Pour l'eurodéputée, "toutes les thèses de bouc-émissaire, de rejet de l'autre, de faire payer aux étrangers la responsabilité de ce qui se passe sur le sol de la République, tout ceci ne va pas dans le sens d'une République apaisée, réconciliée et tolérante".