Débat sur l'écologie humaniste, par Université 133 et les Démocrates pour la planète

Démocrates pour la planète

Jeudi 24 mars, Université 133 et les Démocrates pour la planète ont organisé un colloque sur l'écologie humaniste. L'idée ? Rappeler qu'au centre, le souci écologique est présent depuis plusieurs décennies, avec une période faste dans les années 1970, où l'action du président Valéry Giscard d'Estaing témoigne d'une cohérence et d'une vision. Forts de cette tradition de pensée, nous démocrates, pensons une écologie qui vise à améliorer la qualité de la vie, pour l'homme, avec une préoccupation de justice sociale. 

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Pour partager notre vision humaniste de l'écologie, deux tables rondes : pour la première, un retour sur l'histoire.

En France, l'écologie n'est pas née à l'extrême-gauche, comme certaines généalogies tronquées tendraient à le faire croire. Elle est peut-être même née à droite. Guillaume Sainteny (Président du Plan bleu pour l'environnement et le développement en Méditerranée, ancien directeur d'administration centrale au Ministère de l'Ecologie, du développement durable, des logements et des transports) nous expose avec brio, de manière très détaillée, l'action écologique du président Valéry Giscard d'Estaing, dont l'amour de la nature et le respect du patrimoine étaient profonds. A ses yeux, l'égologie correspondait à une forme de conservatisme, puisqu'il s'agit essentiellement de conserver, de préserver. Dans les années 1960 et 1970, ce sont les électeurs du MRP qui manifestent les plus fortes préoccupations écologiques. Sébastien Repaire (docteur en histoire, spécialiste de l'écologie, au Centre d'Histoire de Sciences po) revient sur la décennie 1970, où l'on constate un intérêt des centristes pour la question écologique. Outre les lois environnementales adoptées sous le septennat de Valéry Giscard d’Estaing, on peut mentionner quelques exemples qui témoignent de cet intérêt : Philippe Saint-Marc, figure emblématique de la protection de l'environnement dans les années 1960 et 1970, est membre du MRP, qu'il rejoint en 1955. Engagé au niveau local dans la défense de la Haute Vallée de Chevreuse, il rejoint la DATAR en 1966 en tant que haut fonctionnaire avec la charge d’aménager la Côte aquitaine. Or, il refuse de reproduire les aménagements destructeurs réalisés dans le Languedoc ; à l’inverse, il opte pour « un aménagement en profondeur, sans barres ni tours, en épargnant le domaine public maritime. Le programme que propose Michel d’Ornano pour les élections municipales à Paris en 1977 est très porté sur l’environnement (Républicains indépendants puis UDF) : Le nom de sa liste, « Protection et renouveau de Paris », renvoie d’emblée à la question écologique, dans la mesure où il nous explique qu'« il faut protéger Paris contre ce qui le défigure, contre ce qui le détruit... Ne plus raser des quartiers entiers sous prétexte de rénovation, ne plus abîmer Paris par des tours de béton et d’acier [...] ». Son logo est d’ailleurs une Tour Eiffel surmontée d’un soleil, lui-même surmonté d’un arbre. Dans les années 1980, l'écologie connaît un déclin.

Olivia Leboyer (co-organisatrice d'Université 133, docteur en science politique) puise dans les sources philosophiques du centre, souvent méconnues. Dans Les Désillusions du progrès (1964), Raymond Aron se refuse à glorifier comme à conspuer les progrès techniques, ni bons ni mauvais en soi. C'est l'utilisation qu'en fait l'homme qui compte. L'époque se prête à des réquisitoires : la rupture du contact avec la nature, la fureur de posséder des objets, la transfiguration du taux de croissance en valeur suprême, poussent à lire Rousseau sans nuances. "L'interrogation sur le thème "L'abondance en vue de quoi ?" traduit en termes sociologiques l'interrogation éternelle : la quête du sens." s'interroge Aron. Même souci chez Bertrand de Jouvenel, à qui Valéry Giscard d'Estaing avait d'ailleurs confié le Plan Forêts. Penser une écologie non technophobe, en recherchant aussi la croissance, tel est alors l'enjeu.

La seconde table ronde, sur les enjeux pour demain, est introduite par Louis de Redon (maître de conférences et juriste en droit de l'environnement, rapporteur de l'atelier Université 133), qui nous rappelle les 3 piliers du développement durable pour nous, centristes : le vivable, l'équitable, le viable.Car c'est bien de valeurs qu'il est question ici. Qu'est-ce que nous, démocrates, avons à apporter à l'écologie, que les partis situés à l'extrême-gauche ne proposent pas ? Notre singularité tient à notre humanisme, à notre souci de l'homme dans son environnement.

Une écologie qui n'est pas strictement punitive, mais qui s'attache à rechercher le consensus social, comme nous l'expose avec clarté et chaleur le député des Yvelines Bruno Millienne (commission du développement durable) : la loi sur le recyclage, la loi Climat et résilience, la Convention citoyenne pour le climat, représentent des avancées notables. Et il convient de distinguer entre les mesures très symboliques mais de peu d'impact et celles qui entraînent réellement une réduction du taux carbone. Nous nous efforçons de mener une écologie juste, avec un souci de justice sociale. Pour le chauffage, l'électricité, le gaz, nous voyons bien où se situent les dilemmes. C'est précisément de la taxe carbone qu'est née la crise des Gilets jaunes. On ne peut pas faire de l'écologie contre la société, ou sans elle. Dans la discussion, très riche, avec la salle, Guillaume Sainteny évoque notamment la question de l'écofiscalité.

La députée de Paris Maud Gatel (commission des affaires étrangères) prend l'exemple de Paris, ville singulière, emblématique, si mise à mal aujourd'hui, et au nom, paradoxalement d'une écologie mal comprise. Les transports, les constructions, la végétalisation, la Bièvre qui pourrait apporter de l'oxygène, autant d'enjeux cruciaux pour les Parisiennes et les Parisiens. Et le président des Démocrates pour la Planète, David Guillerm souligne avec conviction nos objectifs : le climat et la biodiversité sont les enjeux primordiaux. La prise de conscience, par les citoyens, de modifier leurs comportements devient une nécessité. Il faut pouvoir l'entendre. La sobriété devrait s'imposer, comme une solution partielle et, pour nous Occidentaux, comme un mode de vie possible, qui ne nous prive pas. Devant les défis à relever, sont exigés conscience et responsabilité.

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